Jeudi soir, lors d’un concert à Beaulieu-sur-Mer, Izïa Higelin a appelé à « accrocher Macron à 20 mètres du sol telle une piñata humaine géante et qu’on soit tous ici présents munis d’énormes battes avec des clous au bout et là on le ferait descendre (…) et on aurait tous notre batte avec nos petits clous et dans un feu de Bengale, de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre, mais gentiment tu vois ».
Ces propos, qui n’ont rien à voir avec la liberté de création artistique, ni avec la liberté de critiquer les institutions, sont une incitation publique à la violence. Je laisse les juges apprécier les suites à donner à l’enquête ouverte par le Parquet de Nice pour « provocation publique à commettre un crime ou un délit ».
Depuis de nombreux mois, les élu·es de la République sont les cibles choisies par certain·es pour exprimer leur rage et leur colère. Aucune crise, aucune situation ne justifiera jamais les violences dirigées envers elles et eux. Avant-hier, c’était le maire de Rezé ou encore plus récemment la famille du maire de Saint-Brévin ou encore celle du maire de l’Haÿ-les-Roses. Les émotions, à chaque fois, ont été fortes. Elles ne peuvent être à géométrie variable.
Chacun connaît mon opposition farouche à nombre de réformes du Président Macron. Elle ne m’a jamais conduit, à son égard, comme à celui de mes opposant·es, qui n’ont pas toujours eu les mêmes scrupules, à leur souhaiter du mal ou à appeler à ce qu’on leur en fasse. Ces dérives haineuses doivent cesser. Elles font le lit de tous les extrêmes, ceux-là mêmes que je combats au quotidien.
Ces propos ne sont pas « une histoire, un liant improvisé et surréaliste entre deux titres qui parle de tout et de rien » comme l’évoque la chanteuse lors d’une récente interview. Les appels à la violence contre les personnes ne sont pas rien. Ils sont graves, ils ne doivent jamais être banalisés car ils minent la Démocratie et le débat public. Je l’ai dit au Président des Escales, festival dont chacun apprécie les valeurs humanistes de respect et de tolérance. J’ose croire que ces propos seront suivis d’excuses. J’espère qu’il ne sera pas nécessaire d’avoir à le redire à la veille du festival.