Comme dans d’autres départements, les services de l’Etat ont demandé aux associations en charge des hébergements d’urgence et des centres d’accueil des demandeurs d’asiles à Saint-Nazaire de faire savoir à plusieurs familles déboutées de leurs demandes d’asile qu’elles devaient quitter ces logements.
Présentes à Saint-Nazaire, ces familles sont toutes impliquées dans la vie locale et démontrent au quotidien leur souhait d’une intégration pérenne depuis de longs mois voire plusieurs années : apprentissage du français, participation à la vie associative, formations professionnelles voire intégration professionnelle, scolarité assidue pour les enfants…Elles pourraient d’ailleurs relever d’autres voies de régularisation. Mais comment faire pour poursuivre de telles démarches quand la famille est à la rue ?
Les élus de la Ville de Saint-Nazaire prennent acte de cette démarche de l’Etat, bien conscients qu’elle permet de libérer des places dans les centres d’accueil pour que de nouvelles familles puissent préparer dans de bonnes conditions leurs propres dossiers de demandes d’asile. Néanmoins, ils considèrent que la continuité de l’hébergement d’urgence doit être gérée indépendamment de l’expulsion d’un hébergement en CADA/HUDA, notamment au regard de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Aussi, face à la complexité du Droit français et à ses contradictions, les élus de la ville de Saint-Nazaire appellent l’Etat et les parlementaires à prendre toutes leurs responsabilités pour faire évoluer le droit, y compris son application. Ces textes réglementaires auraient pour objectifs d’une part, de simplifier et harmoniser les démarches de demande d’asile et de faciliter l’accès au travail, un des vecteurs d’intégration les plus puissants ; et, d’autre part de faciliter l’expulsion des étrangers en situation de délinquance, notamment ceux liés au trafic de drogues, à l’exploitation sexuelle de majeurs et de mineurs, et ceux qui réfutent les fondements de notre République.
Comme pour les réseaux de solidarité, les élus de la ville de Saint-Nazaire ne comprennent pas pourquoi des familles en voie d’intégration sont inquiétées quand des délinquants notoires qui squattent l’espace public et perturbent la vie des quartiers semblent pouvoir échapper à toute responsabilité.
Les élus de la Ville de Saint-Nazaire s’opposent à la haine de l’étranger par principe, que véhiculent l’extrême droite et une partie grandissante de la droite qui cède à cette idéologie dangereuse et nauséabonde. Et ils continueront à faire valoir, au cas par cas, les situations familiales qui méritent toute l’attention et la bienveillance des services de l’Etat au vu de leurs efforts d’intégration.
Par respect de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, tout comme par pragmatisme économique, dont le bassin nazairien est bien placé pour en parler, il est inconcevable de prétendre fermer les frontières. Pour autant, nous devons à toutes les Françaises et les Français, comme aux étrangers qui manifestent le souhait de s’installer dans notre pays, un discours clair sur les fondements d’une politique migratoire. C’est l’un des enjeux de notre souveraineté nationale et de notre pacte républicain.