Nouveauté de cette rentrée scolaire 2021-2022, deux classes dédiées à l’accueil d’enfants porteurs de troubles du spectre autistique s’ouvrent à Saint-Nazaire, l’une en maternelle à Carnot et l’autre en élémentaire à Camus.

 

Une première à Saint-Nazaire où la collectivité mène déjà une politique d’inclusion qui vise à accueillir davantage d’enfants à besoins particuliers lors des activités périscolaires et en centres de loisirs. Une démarche mise en œuvre en lien avec l’Education Nationale, l’Agence Régionale de Santé (ARS) et les partenaires locaux.

Deux nouvelles classes inclusives à l’école primaire

Une classe adaptée à Carnot

Une Unité d’Enseignement Maternelle Autisme (UEMA) rattachée au Service d’Education Spéciale et de Soins A Domicile (SESSAD) Clémence Royer vient d’ouvrir à l’école Carnot. Cette nouvelle classe est composée de sept enfants de 3 à 6 ans, présents à l’école sur la même durée que les autres élèves. Ils sont encadrés par une équipe pluridisciplinaire (enseignant·e et professionnel·le·s de l’IME), y compris sur le temps de la pause méridienne.

Début 2021, sollicitée par l’Éducation Nationale et l’Agence Régionale de Santé, la Ville de Saint-Nazaire s’est engagée dans une procédure d’ouverture d’une UEMA dès la rentrée scolaire de septembre. Les UEMA, ont été créées en 2014 et visent à favoriser l’inclusion des enfants en situation de handicap dans le milieu ordinaire et, dans certains cas, permettent à l’élève de poursuivre ensuite sa scolarité en classe ordinaire. Elles permettent à l’enfant de bénéficier d’une scolarité adaptée dès son plus jeune âge, avec une double prise en charge scolaire et médico-sociale.
L’UEMA de Saint-Nazaire a été rattachée au SESSAD Clémence Royer, qui a pour objectif de suivre des enfants âgés de 0 à 20 ans, présentant une déficience intellectuelle légère ou moyenne avec ou sans troubles associés, scolarisés en milieu ordinaire.

Afin de permettre l’ouverture de cette classe, la Ville de Saint-Nazaire a installé deux modulaires au sein de l’école Carnot pour un coût d’environ 225 000 €.

Une classe d’autorégulation à Camus

Une seconde classe, cette-fois en élémentaire s’est également ouverte dès la rentrée scolaire de septembre 2021 à Saint-Nazaire, plus précisément à l’école Albert Camus. Composée aujourd’hui de 3 enfants porteurs de troubles autistiques, cette classe accueillera à termes, 7 enfants de 6 à 10 ans (d’ici 3 ans). Cette classe fait partie du « Dispositif d’Auto Régulation » (DAR). L’idée est de permettre aux élèves d’apprendre dans une classe ordinaire tout en apprenant à « s’autoréguler » en parallèle.

 

Qu’est-ce que l’autorégulation en milieu scolaire ?

L’autorégulation est la capacité que peut avoir une personne à maîtriser ses pensées, ses émotions et ses comportements. Les compétences d’autorégulation favorisent la réussite et l’autonomie de tous les élèves.

Dans une école où est enseignée l’autorégulation, les enfants apprennent à mieux comprendre et mieux exprimer ce qu’ils ressentent et s’entraînent à travailler de manière de plus en plus autonome. Les principes généraux utilisés par les professionnels de l’autorégulation sont : l’autodétermination (décider soi-même) et la métacognition (prendre soi-même conscience de ses apprentissages, de ses erreurs et de ses réussites). Les élèves deviennent donc progressivement capables de gérer leurs émotions et de réfléchir par eux-mêmes sur leurs apprentissages.

En quoi l’autorégulation peut-elle aider les enfants autistes ?

L’autisme s’accompagne souvent d’une grande sensibilité aux stimulations de l’environnement, d’une difficulté à décoder le fonctionnement implicite des relations sociales et de réactions émotionnelles excessives mal supportées par l’entourage. L’apprentissage de l’autorégulation permet de mieux gérer les demandes de l’environnement, d’expliciter les règles de la vie collective et de modérer ses propres réactions : il est donc particulièrement utile aux enfants autistes.

 

Début 2021, en parallèle de l’ouverture d’une UEMA, l’Education Nationale, en lien avec l’ARS a sollicité la collectivité afin de proposer la mise en place d’un Dispositif d’Auto Régulation (DAR) dans une des écoles élémentaires de Saint-Nazaire. Le choix s’est porté sur l’école Albert Camus. Le projet est porté par l’Association Jeunesse et Avenir située à la Baule qui a pour mission principale l’accueil et l’accompagnement de personnes en situation de handicap qui a été désignée comme porteur du projet.

L’ARS finance l’accompagnement de ces dispositifs sur le volet médico-social à hauteur de 420 000 € par an.

Inclusion dans le champ de l’enfance : partir des besoins de l’enfant

Les politiques inclusives nationales génèrent désormais un mouvement de fond qui vise à accueillir davantage d’enfants à besoin particulier à l’école, dans les activités périscolaires (accueil du matin et du soir, TPE, pause midi) et les centres de loisir.
La logique inclusive permettant aux enfants en situation de handicap de bénéficier comme tous les autres enfants des activités périscolaires, de loisirs et de la petite enfance, s’inscrit pleinement dans la « stratégie handicap, inclusion et accessibilité universelle » mise en oeuvre par la majorité municipale sur la période 2019-2024.
C’est également un des enjeux majeurs du Projet éducatif Local (PEL) et le tout premier objectif du projet éducatif de territoire (PEDT), qui vise à permettre l’accès à tous les enfants au projet, y compris les publics particuliers. Concrètement, il s’agit d’évoluer de la notion de « scolarisation inclusive » vers une notion plus large « d’éducation inclusive » incluant tous les temps de l’enfant et de sa famille et ainsi déployer des moyens adaptés là où ils sont nécessaires pour l’accueil des enfants à besoins éducatifs spécifiques.

Pour répondre à ces enjeux, la Ville mène plusieurs actions en faveur de l’inclusion :

  • Accompagner les équipes des crèches, les ATSEM, les animateurs APS, TPE, et des centres de loisirs à favoriser l’accueil des enfants à besoins spécifiques, non plus en les intégrant dans un groupe, mais en développant une démarche qui part des besoins concrets de chaque enfant afin de favoriser son développement et son épanouissement. Ainsi, accueillir un enfant avec des besoins particuliers, c’est prendre en compte son individualité, s’appuyer sur ses compétences afin de favoriser son autonomie.
  • Développer le partenariat avec les instances qui accompagnent les enfants en dehors des temps d’accueil, comme les SESSAD, le Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), les Centres Médico Psychopédagogiques (CMPP).
  • Favoriser les échanges avec les familles, afin de donner aux équipes une bonne compréhension de la situation de l’enfant, dans le respect de sa personne et une bonne compréhension de ses difficultés. Il s’agira de s’appuyer sur les compétences propres de l’enfant, les valoriser afin de l’accompagner dans des apprentissages indispensables à son épanouissement. Par exemple, en proposant à la famille d’un enfant en difficulté à l’école de s’inscrire néanmoins à un centre de loisirs, un cadre différent qui peut lui être bénéfique et lui permettre petit à petit, à son rythme de s’inscrire dans la vie en collectivité.

Une chargée de mission, en poste depuis janvier 2021 au sein de la direction enfance éducation de la Ville, développe cette démarche individualisée auprès des familles et accompagne les équipes vers un changement de regard.

Un plan d’action qui se déploie

Appuyé sur la stratégie plus globale concernant le handicap et l’inclusion, les services de l’enfance et de l’éducation avaient d’ores et déjà mis en place des actions pour accueillir les enfants à besoins spécifiques.

En effet, le plan de formation à destination des agents intervenants sur les temps péri et extrascolaires, et sur la pause méridienne (enfance, éducation, logistique), en partenariat avec l’IME Marie Moreau pour les formations courtes et avec le CNFPT pour les formations longues a été renforcé.
Une équipe de 12 animateurs « Personnes Ressources Inclusion » a par ailleurs été mise en place pour venir en soutien des équipes sur la pause méridienne, le TPE, les centres de loisirs et favoriser l’inclusion d’enfants en situation de handicap ou à besoins éducatifs particuliers.

La Ville a par ailleurs signé une convention avec la CAF et Handisup, dans l’objectif d’accompagner la pratique professionnelle en vue de mieux accueillir l’enfant en situation de handicap sur tous les temps éducatifs (hors temps scolaire) : observation-analyse de situation, préconisations sur les adaptations nécessaires, médiation avec la famille, suivi-évaluation, actions de sensibilisation et aide à l’organisation afin de renforcer les compétences des professionnels et des encadrants, sont autant d’actions inscrites dans cette convention et mises en œuvre depuis deux ans à Saint-Nazaire.

Le service espace famille, en tant que premier accueil pour les parents qui viennent inscrire leur enfant, est concerné à part entière par les actions de sensibilisation et de changement de regard vis-à-vis des différentes situations rencontrées.

La Ville de Saint-Nazaire accueille aujourd’hui sept Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) pour environ 80 élèves reparties dans les écoles de Saint-Nazaire : Renan, Bert, Lamartine, Jaurès, Hugo, Ferry, Curie. Ce dispositif offre aux élèves orientés par l’Education nationale et la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) une organisation pédagogique adaptée à leurs besoins ainsi que des enseignements adaptés dans le cadre de regroupement et permet ainsi la mise en œuvre de projets personnalisés de scolarisation (PPS).

 

Revenir en haut de page