Créateurs, entrepreneurs, artistes, Nazairiens d’origine ou nouveaux arrivants, découvrez pour quelles raisons ils ou elles aiment Saint-Nazaire et pourquoi la ville les inspire et leur donne des ailes.
Claire Batardière, créatrice d'accessoires de mode
Installée dans le lieu d’espace créatif, innovant et culturel Le Garage, Claire Batardière est la créatrice de FFIL, marque d’accessoires de mode célébrée à la fois pour sa grande qualité, son encrage dans les savoir-faire locaux et son concept unique (des sacs à monter soi-même !).
« Pendant longtemps, Saint-Nazaire a pu être perçue comme une ville un peu endormie. Depuis plusieurs années, elle semble redécouvrir tout son potentiel et sa joie d’être au bord de la mer. Je rencontre beaucoup de jeunes couples qui viennent s’installer ici, comme nous il y a six ans, quand on cherchait une ville à la mer après avoir vécu quelques temps… sur un bateau. J’aime beaucoup la côte sauvage. On y trouve des lieux magiques, des criques dont la vue tous les matins vous change la vie ! Mais Saint-Nazaire, c’est aussi un état d’esprit, des valeurs que je partage : l’entraide, la solidarité… C’est un peu la ville de tous les possibles, idéale pour faire naître des projets novateurs comme Le Garage, lieu dans lequel de jeunes entreprises mutualisent, échangent. »
Sébastien Taraud, fondateur de Web Apéros Saint-Nazaire
Sébastien Taraud est responsable de projet numérique et social media manager en freelance. Il accompagne les entreprises du territoire dans le développement de leur communication digitale et a créé les Web Apéros, rendez-vous networking des professionnels du numérique.
« Je constate à Saint-Nazaire la présence de nombreux savoir-faire d’exception. Forcément, on pense à la navale et à l’aéronautique, mais pas que. Au niveau du digital et du numérique, depuis 3 ou 4 ans, de fortes compétences se développent . Elles permettent aux entreprises d’inventer de nouveaux services et offres, au local comme à l’international. Saint-Nazaire est en quelque sorte un territoire de faiseurs plus que de communicants : de très belles choses se font, notamment en termes d’innovation numérique, mais on ne le clame pas forcément haut et fort, ce qui n’empêche pas les choses de se faire ; bien au contraire. Il y a un terme qui est à la mode : celui de « makers ». Ce sont des gens qui se lancent dans des projets sans être certains que cela va être rentable tout de suite, mais qui testent, expérimentent, un peu en mode start-up. C’est exactement ce qui se passe à Saint-Nazaire en ce moment, avec peut-être moins de paillettes que dans d’autres villes. »
Jean-Luc Longeroche, fondateur de Geps Techno
Ex-ingénieur chez STX, Jean-Luc Longeroche a créé il y a 6 ans Geps Techno, entreprise innovante autour des nouvelles activités humaines en mer. En croissance constante, la société totalisait en 2017 un chiffre d’affaire de plus d’un million d’euros.
« Pour une société comme la nôtre, la grande force de Saint-Nazaire, c’est son tissu industriel. Il est très facile d’y établir de nouveaux contacts, de générer du business avec des partenaires et de trouver les compétences dont on a besoin, en terme de d’activités liées à la mer. On est tous quelque part, sans mauvais jeu de mots, embarqués dans le même bateau. Un réseau d’excellence comme Neopolia, par exemple, permet de générer une dynamique commune pour développer son activité et avancer très vite. Saint-Nazaire est aussi une ville où il fait bon vivre. Les clubs sportifs (athlétisme, handball…) sont par exemple de très bon niveau, et la proximité de la plage est idéale. Mais en même temps, on est loin d’être au bout du monde ! Avec le TGV, Nantes et Paris sont accessibles très facilement… »
Laetitia Cordier, graphiste et scénographe
Graphiste et scénographe, Laetitia Cordier a créé le lieu hybride Les Abeilles, qu’elle coordonne depuis l’été 2017. Ici, des locations d’espaces pour touristes et Nazairiens permettent le financement de résidences d’artistes et d’un futur lieu de rencontres et d’expérimentations ouvert aux habitants, favorisant le croisement des publics.
« Je me suis installée à Saint-Nazaire il y a six ans. Impossible d’oublier ma première arrivée par le train, en pleine nuit, en traversant Donges et son univers industriel. J’étais fascinée par le décor, complètement fictionnel, comme sorti d’une BD ou du cinéma de SF. Saint-Nazaire a un côté un peu brut, qui peut être vu comme un défaut pour certains, mais qui selon moi est vraiment une qualité. La ville est comme une pierre qui ne demande qu’à être taillée, à prendre forme. C’est un attrait considérable pour une artiste. Saint-Nazaire invite à l’imaginaire, à la transformation, à la création. J’y perçois beaucoup d’énergie, d’envies de faire qui se concrétisent depuis plusieurs années. Les Abeilles en sont en bon exemple, avec, cerise sur le gâteau, une vue directe sur l’océan qui te connecte à l’environnement et alimente ta créativité».
Stéphane Darcel, fondateur de Move and Rent
Stéphane Darcel dirige Move and Rent. Avec ce service de location de mobilier neuf, incluant emménagement et déménagement, à destination des travailleurs mobiles et des étudiants, il remporté un Audacity Awards de l’innovation, en 2012.
« Il y a à Saint-Nazaire une capacité d’ouverture qui est dans l’ADN de la ville et qui est, je pense, très liée au port. Un port, c’est ouvert. Vous regardez devant, et en face vous avez New-York ! C’est des envies de partir, de bouger, de trouver des solutions plus facilement que quand on est dans les terres. Mine de rien, ça ouvre l’imaginaire. C’est hyper important quand on est dans des métiers innovants. Cela se concrétise dans le business. Ici, les gens ouvrent leurs réseaux. Ils ne les gardent pas que pour eux. C’est sans doute aussi lié à l’histoire industrielle de la ville, aux bateaux, aux avions, pour lesquels il a toujours fallu trouver des solutions, inventer. Et pour innover, il ne faut pas rester dans son coin. Il faut parler, donner et recevoir en retour. Concrètement, cela donne une ville où il est très facile d’avoir tout de suite les bonnes personnes au téléphone, sans strate, sans hiérarchie, sans filtre… »
Emmanuelle Huynh, chorégraphe
Elle se définit comme danseuse, chorégraphe mais aussi pédagogue et chercheuse. Emmanuelle Huynh, directrice du CNDC à Angers de 2004 à 2012, a choisi d’implanter sa compagnie Mua, qui frotte la danse aux autres disciplines artistiques, à Saint-Nazaire.
« J’ai récemment fait un portrait de New-York à travers ses habitants et leurs rapports à l’architecture. C’est ce projet qui m’a amenée à Saint-Nazaire, la deuxième ville dont j’ai eu envie de faire le portrait.
Je trouve Saint-Nazaire passionnant à la fois architecturalement, historiquement et dans son rapport vivant au travail. Un travail fait à la main, même s’il intègre beaucoup de technologie, m’a toujours beaucoup plu. Je ne suis pourtant ni une fille d’ouvrier, ni une fille de l’eau, si ce n’est que mon père a émigré du Vietnam par bateau…
Saint-Nazaire est une ville qui a du souffle, du jus et qui n’est pas frimeuse. Je la vois comme une grande scène avec ses décors : les chantiers, la base marine, les silos… Ils ont d’ailleurs déjà inspiré plusieurs artistes comme Felice Varini dont je trouve la Suite de triangles, visible du toit du musée du sous-marin Espadon, sublime. »
Pascale Weille et Fanny Leroy, fondatrice de la recyclerie Au bonheur des bennes
Pascale Weille a ouvert, en septembre 2016, la recyclerie Au Bonheur des Bennes. Dans cette boutique solidaire et créative, gérée par huit salariés épaulés de bénévoles, des objets initialement destinés aux déchets trouvent une seconde vie.
« C’est peut-être une déformation professionnelle parce qu’à la recyclerie, on accueille tous les types de personnes, mais je constate à Saint-Nazaire une ouverture à l’autre qui est assez rare. Il y a des interactions avec des gens de tous les milieux, culturels et sociaux. Un vrai brassage et sans doute moins d’entre-soi que dans d’autres villes. Un tel contexte est idéal pour innover. On sent une envie qui est partagée à la fois par les habitants et les entrepreneurs… Je n’ai jamais vu autant de projets autour de moi ! Que ces projets soient grands ou petits, il y a une organisation, une dynamique qui fait que c’est possible, au-delà des géants Airbus et STX. Au Bonheur des Bennes en est la preuve, comme Le Garage, Les Abeilles ou plein de bistrots et de boutiques originales qui ouvrent. On sent un vrai renouveau depuis quelques années. »
Olivier de Sagazan, artiste plasticien et performeur
Olivier de Sagazan, peintre, sculpteur et performeur à la renommée internationale, vit depuis une vingtaine d’années à Saint-Nazaire. C’est aussi là qu’il façonne ses œuvres sensibles tournées autour de la représentation du corps.
« Saint-Nazaire est une ville à échelle humaine, où je me sens bien. J’ai la chance d’avoir un grand atelier, où je peux travailler mes installations et mes sculptures. Ici, tout est accessible très rapidement : les activités culturelles, les transports et la plage. En deux heures et demi, je peux être sur Paris et en une heure à l’aéroport de Nantes pour partir aux quatre coins du monde. L’autre grand atout de la ville est évidemment sa dimension maritime : son port, bien sûr, avec ses fascinants bateaux autour desquels j’aime me balader, mais aussi sa plage, ou plutôt ses plages. Il existe une série de criques magnifique vers Saint Marc, où le végétal et le sable se mêlent, pas trop connues et tout à fait étonnantes pour qui s’aventure un peu… »
Clémence Priou, chroniqueuse lifestyle et fondatrice de La Nazairienne
Restos, boutiques, balades… aucun bon plan n’échappe à Clémence Priou, chroniqueuse lifestyle sur son blog La Nazairienne, également décliné en une marque de vêtements célébrée dans les médias.
« Après avoir vécu une dizaine d’années à Paris et à Londres, j’ai fait le choix de m’installer ici. L’image non lisse de Saint-Nazaire me plaisait. C’est une ville dans laquelle on se sent bien parce qu’elle n’est pas « complexante ». Elle a encore plein d’aspérités, elle a gardé son côté industriel, hyper authentique, et n’a pas trop été envoutée par les sirènes du changement de la station balnéaire. Et en même temps, elle se reconstruit bien. Tout ce qui est fait du côté du front de mer, c’est quand même un coup de maître ! Il y a encore des choses à inventer… Ce que je vois à Saint-Nazaire, c’est le potentiel. Je suis certaine que le quartier du Petit Maroc, quand il va être réhabilité, va exploser. La ville est assez jeune. Il y a plein de viviers, que ce soit dans la création ou dans le milieu artistique ; des gens qui se démènent pour mettre des choses en place. Pour moi, le gros potentiel de la ville, ce sont les Nazairiens ! »
Philippe Hui, chef d'orchestre
Nazairien depuis 10 ans, Philippe Hui est directeur artistique et chef d’orchestre. Il a notamment créé la Philharmonie des deux mondes, orchestre atypique avec pour ambition de rendre accessible à tous les grandes œuvres du répertoire classique.
« Vu de l’extérieur, les gens ont souvent une image erronée de Saint-Nazaire, ville qui serait corsetée dans un passé lié à la reconstruction. Y vivant, je me sens au contraire au cœur d’une modernité, liée aux chantiers de l’Atlantique ou à Airbus, qui sont des leaders mondiaux dans leurs technologies de pointe, mais liée également à la dimension sociale et associative très dynamique de la ville. Il est facile de tisser des projets ici. Les associations sont très actives et à l’écoute de projets originaux, comme faire jouer un orchestre aux pieds des immeubles dans les quartiers. Si j’aime tant cette ville, c’est aussi bien entendu pour sa façade maritime. Quand je rentre de concerts à Paris ou ailleurs, je suis à chaque fois subjugué par la vue sur l’estuaire, à deux pas de chez moi, magnifiée par la lumière du soleil en fin de journée. »