Son histoire moderne, singulière et mouvementée, son patrimoine atypique et son économie industrielle en mutation font de Saint-Nazaire un terrain d’investigation et de jeu exceptionnel pour les artistes. Et la ville le leur rend bien, plaçant la création contemporaine au cœur de sa politique culturelle, notamment avec le parcours d’art contemporain "Estuaire" qui court de Nantes jusqu’à Saint-Nazaire et où se concentrent plusieurs œuvres et sculptures monumentales, signées Felice Varini, Gilles Clément, Philippe Cazal… sans oublier la mise en lumière du port par Yann Kersalé. Également incontournable, le Grand Café, centre d’art contemporain à la programmation reconnue et le LiFE, lieu pluridisciplinaire dédié à la création contemporaine proposant des œuvres imaginées in situ (Simone Decker, Les Frères Chapuisat, Jeppe Hein…). Le LiFE en quelques années s’est imposé ni plus ni moins comme l’un des plus grands lieux d’exposition en Europe. Enfin, l’ouverture à toutes les cultures prend la forme, chaque année, de rendez-vous saisonniers incontournables : Les Escales, un festival des musiques qui rassemble plus de 40 000 personnes, ou encore Meeting, Rencontres littéraires internationales.
Saint-Nazaire, l’expérience culturelle
Ville à la dimension sociale et humaine avérée, Saint-Nazaire s’attache à rendre la culture accessible. L’éducation artistique pour tous est au cœur de la politique culturelle municipale… faisant de Saint-Nazaire une ville remarquée pour la densité des pratiques artistiques. Les interventions en milieu scolaire, le soutien aux pratiques amateurs, une politique tarifaire adaptée, mais aussi des structures performantes – le Conservatoire musique et danse, l’école d’art, la médiathèque… – permettent à chacun, grands et petits, de s’exprimer par la culture. En 2019, l’Ecole des Beaux-Arts Nantes / Saint-Nazaire, remplacera l’actuelle école d’arts pour offrir une formation ouverte à l’internationale, encore plus pointue et diversifiée aux habitants.
Les rendez-vous de la culture
Se divertir, lire, rêver… La culture agite le débat citoyen à Saint-Nazaire. Une année de concertation, mobilisant associations, artistes professionnels et amateurs, mais aussi citoyens, a permis de redéfinir les principales orientations de la politique culturelle de la ville.
Phénix urbain
Ville nouvelle du XIXe siècle, Saint-Nazaire a connu une expansion urbaine et démographique unique en France… avant d’être ensevelie sous les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, puis reconstruite dans les années 1950 selon les préceptes du modernisme. C’est cette image qui reste souvent dans les mémoires. Et pourtant, tout a changé. La Reconstruction avait tourné le dos à l’océan ? Depuis la fin des années 1990, priorité est donnée aux espaces portuaires et au bord de mer, avec la volonté de toute la ville de se tourner à nouveau vers sa façade maritime.
Depuis plus de vingt ans, les architectes et urbanistes redessinent un nouveau paysage urbain, avec des lignes pures et des couleurs claires inspirées de l’activité industrielle et de l’architecture maritime. Désormais, la ville renaît autour du front de mer, des plages et du port, avec des choix d’aménagement et d’animation qui y font la vie belle.
Plongée dans l’architecture du XXe siècle
« La Soucoupe », une salle de sport taillée pour les voyages intergalactiques ; le monumental Hôtel de Ville ; le déroutant château d’eau du Moulin du Pé ; l’impressionnante base sous-marine et la grande forme-écluse Joubert qui impose son rythme aux géants des mers… De nombreux monuments remarquables de Saint-Nazaire bénéficient, de par leur architecture originale ou leur remarquable technicité, du label Patrimoine du XXe siècle. Saint-Nazaire brigue d’ailleurs le label Ville d’art et d’histoire. Ville nouvelle, traversée par l’Histoire, Saint-Nazaire est aussi ville de patrimoine.
Le Port : lieu d’ancrage de la culture nazairienne
C’est LE projet qui raconte le Saint-Nazaire d’aujourd’hui. Sous le nom de code : "Ville-Port", s’est dessiné l’aménagement qui a fait renaître la relation entre la ville et son port, avec comme fil conducteur la culture et les loisirs. La base sous-marine est devenue le poumon culturel et touristique de la ville, abritant musée, salle d’expositions (le LiFE) et de concerts (le VIP, 15 000 spectateurs par an) et bientôt une salle pour événements XXL. À deux pas, le multiplexe Cinéville et le Théâtre, scène nationale située dans un bâtiment à l’architecture contemporaine remarquable en béton ciselé (30 000 spectateurs par an). Et vers le large enfin, le quartier du Petit Maroc qui chaque été accueille les 40 000 festivaliers des Escales, la Grande halle d’exposition, l’Écomusée, le sous-marin Espadon, une terrasse panoramique face aux bassins du port qui demain deviendront port de plaisance.
Culture numérique : une dynamique territoriale
Comme Nantes, Saint-Nazaire, considère le numérique comme un facteur de changement auquel il faut donner un sens, une direction et des valeurs. Cette ambition repose sur un socle de principes qui fixe le cap de leurs politiques publiques respectives : attractivité, collectif, égalité, sobriété. C’est dans cet état d’esprit collaboratif, que les deux villes organisent « Nantes Digital Week » et « Saint-Nazaire Digital Week » afin de proposer des temps de partage, de découverte autour des enjeux du numérique, par plusieurs approches : art et patrimoine, culture scientifique et technique, égalité et accessibilité, économie et emploi, jeux vidéo et gamers. C’est, à ce jour, avec plus de 200 propositions, le plus grand événement numérique de France.Cette dynamique territoriale s’inscrit dans la suite des projets déjà communs déjà initiés, comme des appels à projet permettant de faire se rencontrer starts ups du numérique et groupes industriels via Plug In et de dispositifs d’accompagnement pour des jeunes en création d’entreprise numérique, avec le programme Maia Mater dont la première édition s’est déroulée sur l’été 2017. La Ville et son agglomération consacrent 11 m€ pour le développement du numérique sur le territoire. En savoir plus sur le numérique à Saint-Nazaire
La médiathèque de Saint-Nazaire récompensée par le grand prix Livres Hebdo
Le jury du 8e Grand Prix Livres Hebdo des Bibliothèques francophones, présidé le 7 décembre dernier par l’écrivaine Maylis de Kerangal, a distingué sept établissements. Le prix de la Diffusion scientifique, doté par la Sofia (Société française des intérêts des auteurs de l’écrit) de 5 000 euros, a été remis à la médiathèque de Saint-Nazaire pour son programme "Partage ta science" qui propose de faire dialoguer les experts du territoire avec les habitants, au gré de rencontres ouvertes à toutes les catégories de public.
Les artistes de Saint-Nazaire parlent de leur ville
Elle se définit comme danseuse, chorégraphe mais aussi pédagogue et chercheuse. Emmanuelle Huynh, directrice du CNDC à Angers de 2004 à 2012, a choisi d’implanter sa compagnie Mua, qui frotte la danse aux autres disciplines artistiques, à Saint-Nazaire.
J’ai récemment fait un portrait de New-York à travers ses habitants et leurs rapports à l’architecture. C’est ce projet qui m’a amenée à Saint-Nazaire, la deuxième ville dont j’ai eu envie de faire le portrait.
Je trouve Saint-Nazaire passionnante à la fois architecturalement, historiquement et dans son rapport vivant au travail. Un travail fait à la main, même s’il intègre beaucoup de technologie, m’a toujours beaucoup plu. Je ne suis pourtant ni une fille d’ouvrier, ni une fille de l’eau, si ce n’est que mon père a émigré du Vietnam par bateau…
Saint-Nazaire est une ville qui a du souffle, du jus et qui n’est pas frimeuse. Je la vois comme une grande scène avec ses décors : les chantiers, la base marine, les silos… Ils ont d’ailleurs déjà inspiré plusieurs artistes comme Felice Varini dont je trouve la Suite de triangles, visible du toit du musée du sous-marin Espadon, sublime.
« Une ville qui a du souffle, du jus et qui n’est pas frimeuse », Emmanuelle Huynh, chorégraphe.
Nazairien depuis 10 ans, Philippe Hui est directeur artistique et chef d’orchestre. Il a notamment créé la Philharmonie des deux mondes, orchestre atypique avec pour ambition de rendre accessible à tous les grandes œuvres du répertoire classique.
« Vu de l’extérieur, les gens ont souvent une image erronée de Saint-Nazaire, ville qui serait corsetée dans un passé lié à la reconstruction. Y vivant, je me sens au contraire au cœur d’une modernité, liée aux chantiers de l’Atlantique ou à Airbus, qui sont des leaders mondiaux dans leurs technologies de pointe, mais liée également à la dimension sociale et associative très dynamique de la ville. Il est facile de tisser des projets ici. Les associations sont très actives et à l’écoute de projets originaux, comme faire jouer un orchestre aux pieds des immeubles dans les quartiers. Si j’aime tant cette ville, c’est aussi bien entendu pour sa façade maritime. Quand je rentre de concerts à Paris ou ailleurs, je suis à chaque fois subjugué par la vue sur l’estuaire, à deux pas de chez moi, magnifiée par la lumière du soleil en fin de journée. »
« Se sentir au cœur d’une modernité, technologique et sociale » Philippe Hui, chef d’orchestre
Olivier de Sagazan, peintre, sculpteur et performeur à la renommée internationale, vit depuis une vingtaine d’années à Saint-Nazaire. C’est aussi là qu’il façonne ses œuvres sensibles tournées autour de la représentation du corps.
« Saint-Nazaire est une ville à échelle humaine, où je me sens bien. J’ai la chance d’avoir un grand atelier, où je peux travailler mes installations et mes sculptures. Ici, tout est accessible très rapidement : les activités culturelles, les transports et la plage. En deux heures et demi, je peux être sur Paris et en une heure à l’aéroport de Nantes pour partir aux quatre coins du monde. L’autre grand atout de la ville est évidemment sa dimension maritime : son port, bien sûr, avec ses fascinants bateaux autour desquels j’aime me balader, mais aussi sa plage, ou plutôt ses plages. Il existe une série de criques magnifique vers Saint Marc, où le végétal et le sable se mêlent, pas trop connues et tout à fait étonnantes pour qui s’aventure un peu… »
« Une ville à échelle humaine avec ses plages et Paris à deux heures et demi » Olivier de Sagazan, plasticien
Graphiste et scénographe, Laetitia Cordier a créé le lieu hybride Les Abeilles, qu’elle coordonne depuis l’été 2017. Ici, des locations d’espaces pour touristes et Nazairiens permettent le financement de résidences d’artistes et d’un futur lieu de rencontres et d’expérimentations ouvert aux habitants, favorisant le croisement des publics.
Je me suis installée à Saint-Nazaire il y a six ans. Impossible d’oublier ma première arrivée par le train, en pleine nuit, en traversant Donges et son univers industriel. J’étais fascinée par le décor, complètement fictionnel, comme sorti d’une BD ou du cinéma de SF. Saint-Nazaire a un côté un peu brut, qui peut être vu comme un défaut pour certains, mais qui selon moi est vraiment une qualité. La ville est comme une pierre qui ne demande qu’à être taillée, à prendre forme. C’est un attrait considérable pour une artiste. Saint-Nazaire invite à l’imaginaire, à la transformation, à la création. J’y perçois beaucoup d’énergie, d’envies de faire qui se concrétisent depuis plusieurs années. Les Abeilles en sont en bon exemple, avec, cerise sur le gâteau, une vue directe sur l’océan qui te connecte à l’environnement et alimente ta créativité.
« Saint-Nazaire invite à l’imaginaire, à la transformation, à la création » Laétitia Cordier, graphiste et scénographe
Des oeuvres dans l’espace public
A Saint-Nazaire, les oeuvres d’artistes sont nombreuses sur tout le territoire, formant ainsi un parcours de découverte de la Ville aussi inattendu que poétique.
Parmi ces oeuvres "Javelins of saint-Nazaire" de Peter Logan. Située à la Pointe de Villès-Martin, l’oeuvre "Javelins of Saint-Nazaire", appelée plus communément les Javelots, est un mobile géant de 15 mètres de hauteur inspiré du savoir-faire nazairien en matière d’industries navale et aérospatiale. L’artiste londonien, Peter Logan, utilise le vent comme source d’énergie pour faire entrer sa sculpture dans une danse aérienne avec des figures sans cesse renouvelées.
Retrouvez des nombreuses autres oeuvres de Felice Varini, Gilles Clément, Yann Kersalé et bien d’autres, en parcourant notre dossier.
La culture à portée de main, sélection de liens
Etres chairs, l’exposition d’Olivier de Sagazan
La photographie dans l’espace public : l’exposition Voyage Ordinaire
L’art contemporain a son Grand Café.
Le Life, base-vie de l’art d’aujourd’hui à Saint-Nazaire
Vidéos : l’art dans la ville
Voyage ordinaire : quatre photographes dans l'espace public à Saint-Nazaire
Etres chairs, l'exposition d'Olivier de Sagazan à Saint-Nazaire